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L'antiquité et le haut moyen âge

L'histoire de Cirey se perd dans la nuit des temps. Des hommes ont habité notre région à l'époque préhistorique ; leur présence peut être repérée aux environs de 50 OOO ans avant Jésus-Christ ; on a, en effet, retrouvé un outil de silex taillé à Bouhans-les-Montbozon et une hache de quartzite à Thurey, tous deux remontant à l'âge du Moustérien. (période paléolithique dite " Du Moustiers " pendant laquelle l'homme se servait d'instruments de silex taillés sur une seule face).

   A Cirey même, on peut faire remonter la première occupation humaine aux environs de 8000 ans avant Jésus-Christ : des microlithes (pièces de bois incrustées à leur extrémité de très petites parcelles de pierre) ont été retrouvés entre Cirey et Vandelans, à proximité du ruisseau du Croc ; les hommes qui les utilisaient vivaient de menu gibier, de poissons, de mollusques et de racines. On relève également leurs traces à Fontenois, Bouhans et Chassey.

   Vers 4ooo avant Jésus-Christ, la vallée de l'Ognon devient une voie de passage ; des peuplades venues de Méditerranée remontent le Rhône, la Saône et l'Ognon. Elles se rencontrent avec des Asiatiques remontant la vallée du Danube et pénétrant nos régions par la trouée de Belfort. Elles apportent l'agriculture et l'élevage : l'homme, de prédateur qu'il était, devient producteur de nourriture.

   Vers 2000 avant Jésus-Christ, à la suite de nombreuses invasions, la vallée de l'Ognon est vraisemblablement très peuplée ; beaucoup de nos villages actuels existent sans doute ; leurs habitants vivent de chasse, de pêche, d'élevage et de cultures qui s'améliorent avec les progrès de l'outillage ; celui-ci, fait de pierre, se compose de haches, de couteaux, de faucilles, de poignards, de pointes flèches, etc…..

   Pourtant la vie des peuplades reste pour nous entourée de mystère. Ce n'est qu'au 2ème siècle avant notre ère qu'on voit installé dans nos régions un peuple organisé, les Séquanes. Et notre village primitif, dont nous ne saurons rien de précis pendant des siècles, va connaître tantôt le calme, tantôt les tribulations de l'ensemble de la province.

Menacés par les Eduens installés outre-Saône, les Séquanes firent appel à une tribu de germains, les Suèves; ceux-ci, dirigés par Arioviste, les aidèrent à repousser l'envahisseur, puis les opprimèrent à leur tour, exigeant terres et tributs.

   Pour s'en débarrasser, les Séquanes demandèrent assistance à Jules César qui venait d'aider les Eduens à chasser des troupes Helvètes. Le général romain sauta sur l'occasion qui lui était offerte d'étendre sa domination sur la Gaule ; en 58 avant Jésus-Christ, il arriva avec ses légions à Besançon et, remontant la vallée de l'Ognon, écrasa les bandes d'Arioviste en Alsace, près de Cernay. La conquête de la Gaule commençait pour César. Et, pour plusieurs siècles, la domination romaine s'étendait dans nos régions, apportant la paix après une longue période troublée par les luttes intestines des tribus gauloises, introduisant aussi la langue latine et une civilisation nouvelle.

   C'est de cette époque que datent les quelques emplacements gallo-romains existant sur le territoire de Cirey.

   Mais avant même l'effondrement de l'empire romain, des barbares passèrent le Rhin à de multiples reprises et envahirent notre pays. Dès le 3ème siècle, il dut y avoir de nombreuses destructions et les romains eux-mêmes fixèrent leurs prisonniers barbares dans les régions de la Saône et de l'Ognon, alors dépeuplées. Le pays se releva, mais un siècle plus tard, de nouveaux désastres devaient fondre sur lui avec l'arrivée des Vandales qui dévastèrent tout sur leur passage. Ils furent suivis par d'autres envahisseurs, les Burgondes, qui s'installèrent au début du 5ème siècle et s'associèrent aux populations gallo-romaines en partageant les terres. Vaincus ensuite par les Francs, ils durent leur céder le pouvoir ; la Séquanie subit alors toutes les vicissitudes auxquelles donnèrent lieu les rivalités des rois Mérovingiens (un sarcophage mérovingien a été découvert en 1907 à Marloz par un laboureur qui travaillait ses terres, sur la " fontaine aux Ribeaux " parcelle n° 18) encore aggravées par l'invasion des Sarrazins (725-731). Le seul élément de stabilité dans le désordre de l'époque demeurait l'Eglise avec différents monastères installés dans la région, telle l'Abbaye de Luxeuil fondée en 599.

   A l'époque Carolingienne, on put croire la sécurité retrouvée. Mais l'unité réalisée par Charlemagne ne fut pas sauvegardée par ses successeurs ; l'empire partagé au traité de Verdun (843), notre pays fut englobé dans la Lotharingie. Il connut de nouveau une ère de désordre et d'invasions (Normands, Hongrois) ; mais, entre temps, profitant de l'affaiblissement du pouvoir, un seigneur d'origine Lotharingienne, Boson, s'était fait couronner roi de Bourgogne par une assemblée des prélats et des grands de ses domaines (879) ; avec son successeur, le royaume de Bourgogne sera constitué ; mais il s'agira en fait d'un assemblage de provinces disparates, sans unité aucune ; le pouvoir du roi y demeurera inexistant devant l' influence du clergé et des seigneurs ; l'un de ceux-ci, Otte-Guillaume, va s'efforcer d'étendre son autorité sur la Séquanie et, rencontrera peu d'opposition de la part du roi de Bourgogne, réussira à réunir sous son autorité un vaste territoire qui aura déjà les contours de la future province comtoise. C'est le pays qu'on appellera le comté de Bourgogne, par opposition au duché de Bourgogne situé sur rive droite de la Saône. (Le mont " Comté " était féminin à l'époque, d'où la dénomination - Franche-Comté).

   Et voici comment notre CIREY devint, définitivement un village comtois.

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